Une rencontre devant la beauté des cascades gelées [PV: Anethra]

Le soleil se couchait, ses derniers rayons réchauffaient discrètement la Terre. Il faisait froid, je voyais s’échappé de mes naseaux une légère brume blanche. Mes sabots durs et épais me permettaient de marcher dans la neige sans ressentir sa fraîcheur. La poudreuse laissait paraître le son de léger craquement sous mes pas. En regardant autour de moi, je ressentis cette solitude qui était ma seule compagnie. Je soupirais et commençais à trotter pour me réchauffer un peu.

Ma petite course me mena aux cascades gelées. Un lieu que j’appréciais pour sa pureté et sa beauté. C’était un endroit calme pour toutes les personnes qui aimaient le silence et la solitude. J’inspirai une bouffée d’air frais et partis vers la rivière. Je m’y penchais et vis mon reflet, mon toupet était légèrement en désordre mais ma crinière était à peu près bien brossée, et ma robe était parfaitement brillante. Non pas que je sois narcissique, mais j’aimais montrer une bonne image. Une guerrière n’était pas no plus une sauvage !

Je souris à mon reflet et bus une gorgée d’eau. Elle était froide, son passage dans ma gorge me fit comme une brûlure, mais une brûlure agréable. Je relevais la tête et regardais le ciel qui commençait à s’assombrir. Je rabaissais la tête commençais à marcher en rond, je m’ennuyais et ne voulais pas retourner au troupeau tout de suite, je préférais les rejoindre quand ils dormiraient tous. Que pourrais-je bien faire pour m’occuper ?

Je m’ennuyais à tourner en rond sans occupation précise jusqu’au moment où j’entendis un bruit. Je m’arrêtais net et tendis l’oreille. Il n’y avait plus rien, plus un son à par celui de l’eau qui coulait des cascades. Oreilles plaquées en arrières, je frappais le sol de mon sabot pour montrer mon mécontentement d’être déranger ou, pour faire peur à l’ennemi si ça en était un. Je commençais à m’agiter, il n’y avait peut être personne, c’était peut être un oiseau qui avait pris son envol…

Cela faisait maintenant quelques heures qu'Anethra avait remit son message. Le dernier de la journée. Elle était contente d'avoir fini avant la nuit, car courir à travers les bois et les champs avec pour seul guide la lumière de la lune, n'est pas toujours chose aisée, surtout dans une telle neige. En effet le territoires de Bellum était froid et hostile, le contraire même de son pays natal, la où le sol aride et le soleil brulant peuvent aussi être mortel. Mais ici, ce n'est guère le climat de la louve et cette matière blanche poudreuse et molle pourrait la tuer bien plus aisément. Elle n'aimait pas vraiment le froid, d'autant que courir en ces lieux fatiguent bien davantage,; non seulement le froid mordant engourdi les membres, mais la course dans laquelle elle est engagée la fait suer de chaud sous son pelage. Ce mélange de chaud et de froid est l'une des pires sensations ressentie et la louve, une fois son travail finit comptait bien s'en débarrasser avant de rentrer chez elle.
Ayant reprit un rythme léger, trottant dans la neige, elle se dirigeait vers les cascades gelées, dont elle avait découvert l'existence un jour hasardeux où elle passait par ici. Le seul problème était les animaux qui s'y retrouvaient souvent, parfois des amoureux venaient se retrouver là, autant que des adversaires qui prenaient ce coin figé pour régler leur comptes. Le museau contre le vent, elle humait l'air mordant qui provenaient des cascades, apparemment personne ne s'y trouvait. Personne, ou peu de monde en tout cas.

Alors qu'elle approchait du dudit-lieu, un bruit sourd frappé au sol, et un souffle puissant lui parvint. La louve sursauta, restant cependant silencieuse. Elle s'avança dans un fourré et aperçu alors un grand cheval, ou plutôt une jument, à la robe noir de jais, dénotant extraordinairement avec la blancheur scintillante des cascades et de la neige alentour. Cependant, ce n'était pas un équidé comme Anethra en voyant le plus souvent, car une immense paire d'aile bleue battait de fougue dans le dos de l'animal inconnue. Un coup était si vite arrivé qu'Anethra ne sortit pas de suite de sa cachette.

Finalement, la louve qui se savait invisible, décidé de ne pas faire demi-tour tant elle avait soif et était épuisée et montra enfin le bout de sa truffe. Sa couleur de sable et d'ocre trahissait bien son statut d'étrangère sur les terres blanches et limpides de Bellum. Elle espérait simplement qu'en ce montrant, la jument ne s'en prenne pas à elle. Après tout, le clan Fraus était peut être neutre, mais les autres clans à leur égard ne les portaient pas tous nécessairement dans leur cœur.
Oreilles plaquées, queue légèrement relevée afin de montrer qu'elle n'hésiterait pas à attaquer à la moindre hostilité. Anethra n'aimait guère se battre mais parfois, il valait mieux intimider que fuir, et malgré sa petite taille face à l'inconnue, elle préférait se montrer courageuse.

"Pourriez vous cesser cette attitude ? Car si nous ne nous connaissons pas, sachez que je ne viens pas en ennemi, mais juste dans le but de combler ma soif. Merci de me laisser un accès aux chutes et au pire de m'ignorer, je ne fais que passer..."

La louve tout en parlant, approchait à petits pas la tête base, la queue toujours relevée. Elle avait peur mais ne le montrait pas. La jument semblait plutôt jeune et aucune méchanceté gratuite ne se lisait dans son regard. La louve avait l'assurance que tout pouvait bien se passer, si toutefois son interlocutrice venait à donner une peu de confiance à la louve, qui ne désirait qu'étancher sa soif, et se poussait pour lui laisser un libre accès au précieux breuvage, en partie de glace tant la température était basse, et ne cessait de décroitre avec la nuit qui tombait doucement.

Je ne savais pas comment réagir, était-ce un ennemi caché derrière les fourrés ? Je m’agitais donc pour impressionner mon ennemi ou seulement pour me rassurer. J’ouvrais alors mes ailes pour me faire encore plus grande et plus impressionnante lorsque l’odeur d’un étranger me vint aux naseaux.

Toujours agitée par la présence d’un inconnu, je regardais et écoutais tout ce qui se passait autour de moi jusqu’au moment où une louve au pelage étrange apparut. Ses poils étaient de couleur sable, rouge et noir. Elle ne venait pas des terres blanches et froides de mon clan, elle n’était pas une amie mais une ennemie. Je commençais alors à me cabrer et montrer mon mécontentement jusqu’à ce que la louve me dise de cesser ce comportement, et ajouta qu’elle ne venait pas en ennemie mais juste venue pour boire.

J’arrêtai alors de me lever sur mes postérieurs et repliai mes ailes, mais gardai mes oreilles plaquée en arrière. La louve avança doucement la tête basse, je reculai doucement sans lui tourner le dos. Si elle n’avait pas de penser contre mon clan, je n’allais pas l’agresser pour aucune raison. Venant du clan sortiarius ou du clan fraus, il était hors de question pour moi de faire du mal à une personne qui était simplement venue étancher sa soif.

Je la regardais du coin de l’œil et regardai tout ses faits et gestes. Je ne lui accordai pas mon entière confiance, en faisant volte face elle pourrait si facilement me mordre et me blesser que je n’osais baisser ma garde. Je pourrais partir mais je voulais d’abord la voir partir de mon territoire.

- Que fais-tu aussi loin de ton clan ?

C’est en posant des questions qu’on a nos réponses et je me demandai pourquoi, cette louve était chez nous. Une espionne peut être… Et c’était pour cela qu’elle ne m’attaquait pas… Et si elle était espionne, elle ne me le dirait pas, mais que pouvais-je faire ?