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 La Fugacité des pas du chat (PV libre)

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Sihem
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Sihem


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MessageSujet: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeVen 22 Avr - 14:28

Le Plaisir n'est rien, sinon le fruit.

Le sable, sous les pattes. Sihem paressait langoureusement à la lumière de l'astre solaire, qui n'allait plus tarder à disparaître maintenant. Elle minaudait, imaginant l'espace d'un instant être l'admiration de quelques coquins cachés dans les dunes. Elle s'imagina, belle sous le soleil, et roula ses pattes dans le sable, qui s'éparpilla dans les poils de sa robe. Elle prit son temps, battant la mesure de sa queue, et caressa le grain rougeoyant qui s'offrait à elle, entièrement à elle. Sihem se sentit bien. Immensément bien. Elle était dans un état de torpeur qui la prenait, parfois, et dont elle était gourmande d'envie. Elle le dévorait, s'en délectait, et oubliait ce qu'elle voulait oublier, pensait ce qu'elle voulait songer. Et elle aimait ça.
C'était comme une méditation intérieure. Le sable, sous ses coussinets, lui était doux et agréable. Elle malaxa, encore et encore. Et son coeur s'arrêtait de battre, tout doucement. Puis, elle stoppa ses gestes. Elle tourna la tête vers la mer qui s'offrait à ses yeux. Elle resta, longuement, à écouter le flot des vagues tinter à ses oreilles. Elle ferma les yeux.
Elle était parvenue à échapper aux griffes de son entraîneur, et s'était refugiée ici, un endroit qui lui plaisait beaucoup. Amadeus n'aurait aucun mal à la trouver, s'il le voulait. Mais elle avait craint qu'une dispute envenime les relations qu'elle tenait avec son maître. Depuis qu'elle était seule au monde, il lui était le monde entier. Et il savait la deviner mieux que personne. Sa sagacité la vexait, parfois. Elle préférait garder ce masque, qui lui allait tellement bien.


"- Tu t'arracheras la peau à vouloir faire semblant, lui avait-il dit.
- Amadeus... avait-elle commencé sur un ton de supplication.
- Je sais ce que tu prépares. Je sais pour quoi tu vis. Si tu t'entraînes si fort, pour que les arbres aient si peur de toi et laissent couler leur sève, ce n'est pas seulement pour que ton père soit fier de toi."

Elle avait commencé à lui tourner le dos, mais il l'avait rattrapé, doucement.

"- La vie est un livre, aux multitudes de pages et aux multitudes de possibilités. Tout est écrit, mais il n'appartient qu'à nous de choisir nos propres pages. Nos propres voies de prédilection sont le résultat du cheminement qui nous a conduit à être ce que nous sommes aujourd'hui.
- Tu parles, mais tu ne comprends pas...
- Je me souviens de ta cousine. Du dernier combat. Et cela m'a suffit."

Et la laissant partir, il avait ajouté, à quelques pas derrière elle :

"- Sihem, mon enfant, le plaisir n'est rien, sinon le fruit."

Son état de transe avait disparu. La jeune chatte sentit un poids ô combien familier retomber mollement sur ses épaules et les épouser à la perfection. Un picotement lui titillait les yeux, mais elle se retint de toute émotion. Elle était Sihem. Fille d'un garde, et elle voulait en porter la coiffe avec dignité. Peut-être était-elle trop dure avec elle-même. Pour se préserver.
Alors elle marcha, de nouveau. Une patte devant l'autre, et se rapprocha de l'eau. La béatitude du moment ne reviendrait pas. Pourtant, elle le savait. Dans ces moments-là, il ne fallait pas penser. Et laisser le Temps venir à soi.
Sihem resta debout, face à la mer, en contemplant sa face scintillante qui miroitait sous le soleil. La nuit n'allait pas tarder à tomber, la plage renvoyait au ciel sa couleur. Mais la féline n'avait pas entendu, dans sa solitude volontaire, ou peut-être était-ce dû au sable qui retenait les bruits avec lui, les bruits de pas qui arrivaient derrière elle.
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Asko
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MessageSujet: Re: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeVen 22 Avr - 23:36

    Je me trouvais en territoire Fraus. Non pas pour accomplir mon devoir d'Espion mais bien pour commencer à me familiariser avec le terrain. Je voulais également me détendre un peu, sortir de cette jungle qu'est le territoire Sortiarius. Je voulais changer d'air, découvrir, explorer... Je voulais tout simplement voir. C'est la première fois que je m'aventure aussi loin de chez moi. Mais après tout, je l'aurais fait un jour. Tôt ou tard. Rien ne sert de reporter à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui, et étant donné que j'avais un certain temps libre à occupé, l'envie de me transformer en explorateur ma soudain envahi.

    C'est ainsi que je me suis retrouvé à gravir des pentes, à traverser des champs d'herbes en courant à perdre haleine, à grimper sur des rochers glissants. Après une bonne journée de marche intense, mes coussinets crient maintenant grâce. Mais le sol s'avère être beaucoup plus souple en ces lieux, et une drôle d'odeur commence à chatouiller mes narines.

    Curieux, je me laisse guider vers ce parfum de sel. Un petit vent frai souffle et je peux de là où je suis entendre des chants d'oiseaux que je n'avais jusque là jamais entendu. Un lointain ronronnement me parvient jusqu'aux oreilles et je laisse tous ces choses nouvelles guider mes pas vers elles. J'avance le museau flairant, les yeux grands ouverts sur ce monde que je découvre.

    J'arrive devant une haute dune de sable rougeoyant. De fines et hautes herbes parsèment le grand amas de sable rouge, que j'entreprends de franchir. C'est avec lenteur que je m'engage dans cette poudre aux couleurs étranges de feu. Mes pattes ne s'y enfoncent pas trop, mais je rencontre cependant quelques difficultés à hisser ma viande au sommet de la mini-montagne de sable.

    Une fois en haut, c'est un majestueux panorama que je découvre sous mes yeux. Il s'étend à perte de vue, à croire qu'il n'a pas de fin. C'est à cette superbe vue que je réalise soudain que l'infini existe peut-être. Je me rends enfin compte que je ne suis pas grand. Que je suis tout ce qu'il y a de plus minuscule. Que je ne suis que poussière face à tant de grandeur. Je ne suis qu'un être parmi tant d'autres, et tout ce qu'il y a de plus ridicule dans ce monde si grand et si hostile. Et pourtant si beau...

    Là, devant moi, il y a une longue étendue de sable rouge, comme celui de la dune. Unique. Je ferme un instant les yeux, pensant que je suis en plein rêve ou en pleine crise de folie. Puis, je les rouvre. Mais tout est encore là. Le soleil couchant mangeant la ligne de l'horizon, pare les cieux de somptueuses couleurs orangées. Juste derrière la plage, il y a une immense étendue d'eau. Plus grande encore que la plus grande des forêts. Plus impressionnante encore que le soleil et la Lune. Plus belle encore qu'une rose. D'un bleu profond magnifique mais inquiétant aussi. Une gigantesque flaque d'eau aussi réelle que moi.

    C'est alors que je me souviens.

    "L'Océan." murmure une voix familière dans mon esprit, celle de mon père. "L'Océan, mon fils. Une étendue d'eau infinie. Regorgeant de vie. On raconte que personne n'en a vu le bout. Pas même le plus courageux des chats. "

    Il avait ajouté, sur le ton de la plaisanterie :

    " Héhé, et je doute que tu n'y parviennes un jour. Les chats n'aiment pas l'eau, hmm ? "

    Je souris malgré moi. Mon père savait tellement de choses. Je regrette qu'il ne soit pas là, à mes côtés, pour voir ce que je vois, car il m'avait dit :

    " Je n'ai jamais vu l'Océan, fiston. On m'a toujours raconté que c'est une merveille, bien que ce soit juste de l'eau. Son bleu profond si splendide peut en faire rêver plus d'un. Et qui sait apprécier la vie ne verra de l'Océan qu'une pure source de beauté. "

    Et il avait ajouté, sur un ton rêveur :

    " Un jour, mon fils, j'irai voir l'Océan. Nous irons le voir tous les deux. "

    Mes yeux s'emplissent de larmes. Des larmes de nostalgie. Mon père rêvait d'aller voir ce que je suis en ce moment en train de voir. Et il voulait le voir avec moi. Le petit sourire que j'avais se transforme en un rire clair et glorieux, un rire que j'avais étant chaton. Puis, je ferme les yeux et apprécie le vent qui m'ébouriffe la fourrure et ce parfum salé.

    " J'y suis, Papa. " je murmure. " J'y suis pour toi. Tu vois ? Tu vois l'Océan ? C'est aussi beau que ce qu'on t'a dit. C'est aussi grand que tu le pensais et bien plus encore. "

    Et d'une voix enjouée, mais légèrement tremblante, je m'exclame :

    " Tu avais raison, Papa ! L'Océan est une véritable source de beauté, et elle m'a appris une chose importante rien qu'en se montrant à moi. Je sais qui je suis, mais je sais maintenant que je suis si petit. "

    Et je conclue, d'un ton plus posé et plus mélancolique :

    " Mais je sais qu'à tes yeux, je serais toujours le plus grand... "

    Je me tais. Là bas, sur la plage de sable rouge, un point noir attire mon attention. Je plisse les yeux pour essayer d'en distinguer la nature, mais de là où je suis, je ne peux voir d'un point. Je descend donc avec précaution la dune et j'arrive en bas après une descente tranquille. Je m'avance ensuite lentement et avec la démarche la plus digne qui soit. Un air intéressé est affiché sur ma face brune et blanche.

    Quand je suis assez proche pour me rendre compte que ce point noir est en réalité un chat, j'incline la tête sur le côté. Un congénère ! Je m'approche un peu plus jusqu'à me trouver à 2 mètres derrière l'étranger, ou plutôt l'étrangère, si j'en crois les odeurs.

    Je n'ai pas vu d'individus de mon espèce depuis la tragédie qui hante les souvenirs de mon enfance. Et la seule chatte que j'ai vu dans ma vie, c'est ma mère. Je me souviens d'elle comme étant une femelle très élégante et très distinguée, toujours très belle et resplendissante. Très jeune, elle me rassurait durant mes nuits les plus tourmentées et me protégeait. Il y avait une atmosphère douce et apaisante quand elle se trouvait au même endroit que moi.

    La chatte est assise et ne bouge pas. Noire comme l'ébène, son pelage ondule, comme le mien, sous le souffle du vent, reflétant les éclats de lumière. Elle a dû m'entendre approcher, je n'ai pas chercher à me faire silencieux. D'une voix calme, posée et rêveuse, je murmure :

    " Vous aussi, vous trouvez l'Océan beau, n'est-ce pas ? "

    Je marque une courte pause avant d'enchainer :

    " Quand j'étais plus jeune, quelqu'un m'a dit que personne n'en a vu la fin. "

    Suite à cette courte prise de parole, je m'avance près de la chatte et m'assois à ses côtés, non loin d'elle. Mon regard se perd à l'horizon, et un sourire de plénitude s'est installé pour un moment sur ma face.
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Sihem
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Sihem


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MessageSujet: Re: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeSam 23 Avr - 13:58

L'eau, claire et limpide, était magnificence. Sihem huma l'air. Cette brise marine raviva ses sens engourdis par des souvenirs douloureux. Son regard se perdit vers l'horizon lointain, vers le ciel couleur de feu et les nuages d'un rose poudré, pris d'une teinte de sang, comme pour révéler quelque chose à la face du monde entier pour ceux qui prendraient la peine d'étudier et de délivrer leurs secrets. Peut-être détenaient-ils les passés ensanglantés des guerriers tombés au combat, mais ils étaient trop beaux pour conter ces tragédies. A moins qu'ils étaient les âmes de ces guerriers, leur beauté n'ayant d'égal que leur valeur et leur courage.
Les réflexions de Sihem voltigeaient ainsi, très vite, et une pensée frappa soudainement la jeune chatte à la toison sombre : si elle admirait un tel paysage en cet instant, peut-être quelqu'un, quelque part, sur la Terre, voyait ces mêmes nuages, ces mêmes couleurs, et se demandait lui aussi si un autre être regardait ce qui s'offrait à ses yeux émerveillés par une telle somptuosité. Cela donna le tournis à Sihem, mais aussi, un peu de baume au coeur. En cet instant, elle ne se sentit plus seule.
Alors, elle crut entendre un rire dans le souffle du vent. Instinctivement, les oreilles tournées vers l'arrière, Sihem écouta. C'était très faible, et Sihem n'avait pas eu peur, prise avec délice par l'observation du paysage doré. Sans doute avait-elle rêvé. Mais tout de même. Etaient-ce ces nuages qui lui parlaient ? Elle tourna la tête vers les dunes, hautes et majestueuses dans le dernier éclat du soleil, mais ne vit personne. Elle ne remarqua pas, en haut sur l'une d'entre elle, un jeune animal qui, lui, l'avait aperçu de son perchoir et qui s'approchait d'elle.
Sihem regarda de nouveau vers l'océan, scintillant de mille feux, et une toute petite marrée ascendante mouillait délicatement ses pattes avant. Comme tous les félins de petite taille appartenant à sa race, Sihem n'aimait pas avoir son corps trempé. Mais cette fois-ci, cela lui procura un grand bien. L'eau, nonchalante, s'avançait à elle comme un amant, transi d'amour, prenant son temps, et capturait ses pattes dans un doux clapotis.
Sihem respira une grande bouffée d'air et ferma une nouvelle fois les yeux. C'est alors qu'une voix masculine s'éleva non loin d'elle :


"Vous aussi, vous trouvez l'Océan beau, n'est-ce pas ?"

Sihem eut un sursaut prodigieux et, debout, se tourna vers celui qui lui avait parlé. C'était un chat de son espèce, aux couleurs éparses, mélange de terre et de neige entremêlées, qui fixait la mer de la même façon dont elle devait la fixer, tout à l'heure. La jeune chatte persifla intérieurement contre elle même : Honte à elle, qui ne l'avait même pas entendu arriver ! Cela lui apprendra, ce trop de laisser aller lui servira de leçon. Elle attendit, les yeux grand ouverts, en alerte, en position de défense. Mais l'inconnu ne sembla même pas y prêter attention.

"Quand j'étais plus jeune, quelqu'un m'a dit que personne n'en a vu la fin."

Il avança alors de quelques pas, et s'assit, mais tout en gardant une certaine distance avec elle, par pudeur et par respect, n'empiétant pas sur son aire de rêverie, et laissant à chacun son espace face à la mer languissante.
Une des oreilles de la chatte s'affaissa sur le côté, dans un air de perplexité. Elle se rendit alors compte qu'elle avait gardé sa position de combat, et reprit un maintien normal et plus ou moins décontracté avant qu'il ne se moque d'elle. Elle resta debout cependant, face à l'océan.
Lui était assis, les yeux fixes ; Elle avait le regard vers lui, qui ne le quittait pas.
Elle tenta de renifler les odeurs qu'il avait amené avec lui, mais ne parvint pas à déterminer d'où il venait. Sans doute parce qu'il avait voyagé récemment sur divers territoires.
Perplexe, elle resta aux aguets : de son appartenance au clan Fraus, elle incarnait la neutralité, et l'absence de haine propre aux Sortiarius et aux Bellum, mais sa propre histoire familiale la faisait haïr tout ce qui avait attrait, de proche ou de loin, aux Sortiarius. Elle aurait aimé deviner s'il faisait partie de ceux-là. Mais ne pas y parvenir la rendit nerveuse. Néanmoins, elle n'en montra rien, et prononça quelques mots d'une voix rauque :


"Oui, sans doute..."

Elle ne savait pas quoi dire d'autre. Effectivement, un autre être vivant admirait le même ciel qu'elle en cet instant. Mais elle n'avait pas imaginé qu'il soit si près.
Elle attendit, dans la brise marine qui ébouriffait leurs poils, que l'autre prit de nouveau la parole, pour l'étudier, et savoir si elle devait se méfier de lui, ou pas.
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Asko
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MessageSujet: Re: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeSam 23 Avr - 21:08

    La chatte noire est maintenant debout. Moi, je suis toujours assis, les yeux rivés sur les vagues. Le museau au vent, je vis un des instants les plus magiques de ma vie. Il ne manque qu'une seule chose : Mon père. Et peut-être même mon frère et ma mère. J'aurais aimé qu'ils soient tous les trois là, avec moi. Rien que pour voir l'Océan.

    Doucement, les vagues viennent mourir sur le sable rouge, créant dans leur dernier soupir de la mousse blanche. De l'écume. Quand elles terminent de s'étirer, l'eau salée vient laper mes pattes, comme pour tenter de s'y accrocher. Mais à chaque fois, elle repart en arrière, retenue par les courants. Je n'ose pas bouger. Moi qui ai une peur bleue de l'eau, celle de l'Océan ne me terrifie pas. Bien au contraire. J'ai le sentiment que cet élément, ici, est une sorte de divinité. Pure et bienfaisante. Malgré sa froideur qui me pique la peau, je ressens un immense bien être. Purifiant.

    D'une voix rauque, la chatte me répond :

    " Oui, sans doute... "

    Le coin de mes lèvres s'étire davantage. Je baisse les yeux vers le sable et l'écume. Puis, un instant après, je tourne la tête dans la direction de mon interlocutrice. Je la dévisage. J'aperçois alors pour la première fois ses yeux. D'un jaune d'or, ils sont éclatants de beauté. Son pelage noir ondule sous le souffle du vent. Je ne cache pas qu'elle m'a l'air assez charmante. Mais une lueur de méfiance semble scintiller dans son regard, et cela m'incite à rester prudent.

    Malgré cela, j'évite d'y prêter une trop grande importance. Cet endroit est tellement magique qu'il serait stupide de s'attarder sur pareil détail. Je suis seul maître de mes sentiments et de mes envie, et comme la demoiselle n'a rien à craindre avec moi, ce n'est pas mon problème si elle se sent en danger. Je n'aurai qu'une chose à dire dans ce cas : tant pis.

    Je la regarde un moment, captivé par son apparence. Elle dégage à la fois un charme sauvage, une force inquiétante et une douceur typiquement féminine. Encore une fois, je n'ai connu qu'une seule personne laissant paraître tout cela à la fois : ma mère.

    Je cesse enfin de la fixer. Je regarde à nouveau au loin, vers la mer. Une petite bande de mouettes passe non loin de nous, poussant des cris qui correspondent tout à fait à l'ambiance des lieux et qui ne font que les rendre plus reposants. Je me sens bien. Je me sens chez moi. Puis, je me souviens que ce monde dans lequel je me trouve a un équilibre fragile, et que j'y vivrai sans nul doute des aventures incroyable. Mon coeur s'accélère soudain, à cette idée. Peut-être même que je deviendrai un héros, ou un personnage important. Peut-être vivrai-je des évènements palpitants. Peut-être connaitrai-je des créatures étranges qui me donneront l'impression d'être dans un rêve...

    Je secoue la tête pour redescendre sur Terre. Il y a quelqu'un à côté de moi, et je ne me suis même pas présenté.

    " Mon nom est Asko. Je suis très honoré de faire votre connaissance. "
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Sihem
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MessageSujet: Re: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeLun 25 Avr - 16:35

L'inconnu l'avait regardé, un long moment, sans rien dire, avant de reporter son attention vers l'écume brillante. Sihem se sentait, pour employer des termes peu conventionnels, complètement cruche. Elle avait sursauté à son arrivée et sa position de défense n'était que le résultat d'un entraînement bien ancré en elle, et sérieusement rodé. Elle aperçut un mince sourire s'effilait sur son museau avant qu'il ne porte son regard vers l'infinité de l'océan.
Mais que lui voulait-il, celui-là ? Sihem ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Etait-il envoyé par sa cousine, pour lui faire du mal ? Que n'était-elle pas restée auprès d'Amadeus ! Il lui manqua, en cet instant.
Sihem jeta un bref regard vers les dunes alentour, ne souhaitant pas se laisser avoir une seconde fois. Peut-être quelques sbires de ce chat, attendaient-ils l'ordre d'attaquer ? La jeune chatte ne parvenait pas à se détendre. Aux aguets, elle attendit. Lui, continuait à regarder l'horizon.
Un envol de mouettes blanches traversa alors le ciel dans un sillage nacré. Cela donna à l'endroit une atmosphère plus poétique encore, ou tout du moins plus apaisant. Mais Sihem ne baissait pas sa garde. Ce sourire, affiché à ses babines, elle ne parvenait pas à le cerner. Etait-il sincère, ou se jouait-il d'elle ? Sans s'en rendre compte elle porta de nouveau son regard vers les dunes, et ses yeux sautaient très vite de l'une à l'autre.


"Mon nom est Asko. Je suis très honoré de faire votre connaissance."

Elle sursauta, encore. Elle crut discerner dans ses yeux un certain amusement à la voir si tendue, mais n'en était pas bien sûre. Peut-être était-ce un effet de son imagination. Après tout, peut-être n'avait-il rien à voir avec Tempérance, rien à voir avec les Sortiarius. Il appartenait peut-être au clan des Bellum, bien que de ne voir aucune arme, aucune cuirasse, sur sa peau, la fit tiquer. Elle décida néanmoins d'ouvrir les présentations, elle aussi ; elle pouvait rester sur ses gardes, tout en gardant son honneur, et sa fierté. Alors, après avoir silencieusement déglutit, elle dit :

"Je m'appelle Sihem. Enchantée de faire ta connaissance."

Elle marqua un instant de pause.

"Je ne sais si quelqu'un le parcourut un jour."

Elle l'étudia longuement du regard puis, tournant sa tête allègre vers l'étendue d'eau cristalline, elle ajouta :

"Ce paysage est vraiment magnifique."
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MessageSujet: Re: La Fugacité des pas du chat (PV libre)   La Fugacité des pas du chat (PV libre) Icon_minitimeMar 24 Mai - 13:37

    "Je m'appelle Sihem. Enchantée de faire ta connaissance."

    J'esquisse un sourire. Sihem. C'est un très joli nom. Je suis certain que je saurais m'en souvenir. Puis, elle continue :

    "Je ne sais si quelqu'un le parcourut un jour."

    En effet. Moi-même, je n'en sais strictement rien. Peut-être y a-t-il eu un chanceux il y a bien longtemps qui a été plus loin que les autres. Mais je doute que son voyage se soit bien terminé. Quoi que, les hommes étaient si "intelligents" - nous nous sommes montrés plus futés qu'eux cependant - qu'ils ont du trouver un moyen d'en voir la fin, si fin il y a.

    "Ce paysage est vraiment magnifique."

    Que dire de mieux ? J'acquiesce pour lui montrer que je partage son point de vue. Je n'ai jamais eu l'occasion, ne serait-ce qu'une fois dans ma petite vie, de voir pareil paysage. C'est tout simplement merveilleux. Mon père avait raison, et je sens qu'il n'aurait pas été déçu du voyage. Peut-être est-il en train de visiter ces lieux tandis que je bavarde avec la jolie Sihem. Peut-être m'observe-t-il depuis un nuage et veille sur moi, comme il l'a toujours si bien fait.

    L'eau vient toujours me chatouiller mes coussinets, repartant sans cesse en arrière, comme dans un soupir. Je fixe ce mouvement, me demandant comment cette étendue d'eau salée peu bien fonctionner. Qu'est-ce qui créé les vagues ? Qu'est-ce qui compose l'écume ? L'Océan a-t-il une âme ?

    Je tourne la tête et aperçoit non loin sur notre droite un bras de rocher qui s'avance dans la mer, bravant les vagues courageusement. Heureusement, aujourd'hui, la mer est calme et les vagues qui viennent s'écraser sur la roche ne sont pas énormes. N'importe qui pourrait s'avancer jusqu'au bout du "bras".

    Curieux, j'éprouve soudain l'envie d'y aller. Je tourne rapidement la tête vers mon interlocutrice et m'exclame en désignant les rochers :

    " Que diriez-vous d'aller admirer le panorama depuis ce poste d'observatoire ? "

    J'ai vraiment l'impression de retomber en enfance. Je ressent une joie de chaton à l'idée de faire une nouvelle expérience, une découverte. J'ai envie de savoir ce que ça fais de voir la plage et l'Océan depuis un autre endroit. Peut-être aura-t-on, qui sait, une meilleure vue ?

    J'attends la réaction de la demoiselle, et je me tiens prêt à marcher immédiatement dans la direction des rochers si sa réponse est affirmative.
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