Rencontre entre deux. [ PV Sen.]

Le trou était minuscule, et elle rentrait à peine à deux. Cependant, contrairement à ce qu'aurait cru Sen, elle ne fut pas secouée par la tempête. Elle ne comprit pas de suite pourquoi, ne pouvant ouvrir les yeux. Demona attrapa alors une racine et lui expliqua de quoi il s'agissait. Et si la Sortiarus tentait de l'empoisonner?! En même temps, vu l'état dans lequel elle était, la louve pouvait lui faire ce qu'elle voulait, elle n'avait pas vraiment le choix. Contrariée, elle attrapa la racine et la mâcha. Mis à pars un premier goût amer, la louve ailée ne lui avait pas menti: il s'avéra que la plante fut juteuse, et elle put humidifiée sa patte pour retirer le sable de ses yeux. Quel soulagement ce fut pour elle de pouvoir les ouvrir. Bien que rougis et douloureux, ses yeux n'avaient rien: elle voyait encore très bien. Soupirant de soulagement, elle jeta un regard de remerciement à la démone, avant de remarquer que ses ailes leur servaient d'abri. Voilà pourquoi le vent et le sable ne les secouaient pas!

-Il est peut-être temps que je t'explique comme il se fait que je te connaisse autant, toi et ton passé.

Sur le coup, Sen l'entendit, mais ne l'écouta pas. Elle n'avait absolument pas saisi ses paroles et s'inquiétait davantage de l'état de ses ailes.

-Tu es sûre que ça va aller? Demanda-t-elle en fixant l'objet de ses inquiétudes. Bien que le vent et le sable soient tolérables pour le dos, elle ignorait s'ils l'étaient pour des ailes. Elle se rappela d'ailleurs les menaces de la louve et voulut la taquiner avec ça, mais le moment était mal choisi et, qui plus est, elle lui avait parlé de quelque chose. Se remémorant la phrase dans son esprit, Sen jugea bon de laisser la louve parler, mais pour lui montrer qu'elle avait bien entendu, elle reprit:

-Je croyais que tu étais proche de mon père?

On se demandait pourquoi... Et comment surtout. Vu comme il avait craint une flèche noire, il avait dû être traumatisé par les ailes de la louve! Se recroquevillant sur elle-même, contre son abri de sable désagréable et tangible, Sen observa de ses yeux rougis la Sortiarus. Que cachait-elle...?

Démona se retient une fois de plus de gémir sous l'asseau du sable sur le cuir précieux de ses ailes...

« - Mes ailles, sa iras. Faudra juste que j'me trouve une flaque de jus de cactus demain. Ou plutôt, je rentrerait dans ma jungle dès que possible. Tes yeux tiendrons le cou? »

Elle souris, et serras les dents sous le sable qui la griffait et la giflait. Mais rien de grave, elle ne subirait pas de déchirures profondes. Elle posa ses yeux sur la tigresse, et entama son récit:

« -Quand tu es née, ta mère m'as faites venir. Elle se doutait de la réaction de ton père face a ta marque, et je devait te protégée, tout en restant discrète. On ne se connaissaient pas, elle et moi. Mais elle savait et connaissait ma réputation de bonne espionne. Et celle de la violence qui m'habite parfois. »

Elle ferma les yeux aux souvenir de ses crises de violences, les rouvrit, et continua:

« - je lui promis de veiller sur toi, connaissant moi même le rejet a cause de mon physique. Cela fait un peu plus d'un an maintenant que je suis, et que dès que mes missions ou temps libres me le permette, veille sur toi. Tu m'as demandée si j'était proche de ton père? D'une certaine façon, oui. Je le surveillait, craignant qu'il te retrouve et te tue, même s'il n'a jamais rien tenté, et qu'il n'a apparement qu'une parole. Maintenant, je ne m'en fait plu; tu es forte, si jamais il venait te tirer les moustaches,chose peu probable, tu sauras te défendre. Mais n'as tu jamais sentit mon odeur, aperçut mon ombre, autour de toi? »

Elle surveilla ses émotions, son visage, au fur et a mesure qu'elle parlait. Il était dure de mettre a jour une de ses mission les plus longues.

La louve ailée lui retourna l'inquiétude par rapport à ses yeux. Mis à pars qu'ils lui piquaient et étaient rougis par les grains de sable, le jus les avait bien rétabli, et elle ne s'inquiétait plus à leur sujet. Ce fut donc d'un signe de tête qu'elle rassura la démone, l'observant dans les yeux en quête de réponse - ce qui ne tarda pas à venir. Malgré la tempête qui battait son plein au dehors, rugissant avec violence, Sen n'entendit plus que les paroles de la démone: ce fut comme si plus rien autours n'existait. Tout ce que la louve disait raisonnait dans sa tête comme dans une grande pièce vide. Sa... mère, avait donc tout prévu pour la défendre. Elle avait même fait appel à cette inconnue pour s'assurer sa survie. Touchée, elle fut cependant rapidement vexée d'apprendre que l'espionne l'avait suivi lors de son départ, et avait tenté de la retracer longtemps après. Si elle s'était déjà sentie observée, elle ne s'en était jamais soucié plus que ça, mais le savoir l'agaçait, et si la tempête n'avait pas lieu, elle se serait rapidement énervée. Cependant, savoir que son père n'avait qu'une seule parole était rassurant: il ne la rechercherait pas. De toute évidence, en temps que garde, il se devait de rester dans les rangs et de ne pas s'éloigner seul pour une quête personnelle. Cela l'enfonçait dans l'idée que Demona était une espionne. Aucun individu, si ce n'est un jeune naïf et avide de savoir comme Sen, ne devrait s'éloigner tant d'un camp, même si le territoire Fraus était neutre.

Face à ses aveux, la tigresse garda le silence. Même face aux questions que la louve ailée lui posa, détournant le regard pour observer le sable autours d'elle, bousculé par le vent mais contraint à l'immobilité à cause de leur deux corps. Le temps était mauvais, et elle ignorait si elle pourrait repartir avant le lendemain matin... Ce qui était frustrant après avoir appris tout ça.

-Ma mère voudrait donc me revoir, si elle tient tant à moi, n'est-ce pas?

Murmura pensivement la tigresse, comme si elle s'adressait à elle-même. Ayant complétement oublié les questions de la louve, elle regardait fixement le vague. Sa mère avait demandé qu'on veille sur elle, ne pouvant le faire elle-même. Elle avait fait confiance à l'un de son clan, côté négatif, mais avait voulu être sûre que sa fille survivrait. La jeune féline ne savait plus trop quoi penser. Son esprit était vague, confus. Elle craignait de tomber dans une sorte de mutisme.

Sa mère ne l'avait pas oublié...

Démona observa attentivement la tigresse, mais ne répondit pas a sa question. Elle n'en savait tout simplement rien, on ne lui avait que demander de veiller sur la féline, après tout. Son regard rouge se détourna enfin. Autant offrir le autant d'intimité a Sen que leurs permettait leur abri. Se roulant en boule pour ne pas que son homologue félin se sente oppressé, elle réajusta ses ailes pour bloquer l'entrée tout en s'aménagent un point de vue.

Dehors, bien que la tempête faisait encore rage, le vent avait légèrement baissé, le sable cinglait bien moins fort et ne risquait plus d'endommager les ailes, même si les impacts se faisait sentir comme des cous de lanière. Cuir contre cuir. Poussant un soupir, elle observa ce qui les entouraient.

Même le petit point d'eau, a quelques mètres, n'était pas visible sous ses brumes minérales. Les paysages étaient déformés, flous. Rien ne pouvait être reconnu dans cet enfer, et si les deux animaux avaient continués a jouer seuls dans la tempêtes, ils auraient fini par mourir.

Frissonnant, Démona risqua un regard a la tigresse, surveillant malgré tout son état. Sa mission n'allait pas se finir avec cet aveux? Malgré toute la distance qu'elle avait pris soin d'installé ces dernières années, elle n'avait pu s'empêcher de s'attacher a l'objet de sa surveillance.

« Tout ce que je peu te dire, c'est que ta mère t'as laissée a contrecœur. »

Les adieux avaient été déchirant pour l'une comme pour l'autre. Elle se revoyait observer son reflet pendant que la révélation lui était faite. Sa mère partir, la laisser seule près de cette cascade. Sen regardait le vide. Elle revivait la scène. Elle revoyait tous les scénarios qui s'étaient imposés à elle: courir après sa mère, se jeter dans l'eau et s'y noyer, tenter d'aller chez les Fraus sans prendre le risque de se tromper... Ou attendre. Attendre que l'on vienne la chercher, que l'on décide de son sort. Mourir ici. Pourquoi avait-elle été courageuse? Pourquoi avait-elle obéit?
Certes, si cette rencontre avec la louve ailée lui avait permis d'avoir la confirmation que sa mère l'aimait, le couteau s'était néanmoins enfoncé davantage dans la plaie ouverte. Elle ne pouvait cependant pas la revoir, cette mère qui l'aimait, car elle n'avait pas su tenir tête à son père...

Son regard s'obstinait à regarder le vide. La voix de la louve lui parut lointaine, très lointaine. Le brouhaha du chaos au dehors ne l'atteignait même plus. Elle était ailleurs. On l'avait suivi depuis tant d'années... On l'avait tracé, pour s'assurer que tout allait bien... Mais cette mission avait-elle réellement dû s'éterniser? Car une fois dans le clan qu'elle avait rejoint, elle aurait été en sureté. Demona avait-elle raconté à sa mère qu'elle s'était trompée de clan? Qu'elle ne la reverrait plus jamais? Car le statut de Fraus leur aurait peut être permis de se revoir... A cette pensée, une larme coula sur sa joue. Son regard restait vide, vague. Et si Demona inventait? Si on lui avait raconté l'histoire, mais qu'il n'y avait en fait rien de réel dans tout cela?
Elle était perdue. En colère, mais trop peinée pour s'en rendre compte pour le moment. Le vent au dehors se fit entendre de nouveau. La tempête n'était pas encore passée? Qu'importe, elle ne pouvait pas rester là! D'un coup, elle repoussa l'aile qui lui servait d'abri et fila au milieu de la tempête. Il fallait que sa colère s'évacue, tant pis si la nature décidait de la malmener...

La louvé décida de laisser sa protégée la fuir, mais pris son envol pour surveiller son retour. Ce n'était pas maintenant qu'elle devait la laisser se mettre en danger, et encore moins par sa faute! Le vent avait beau être encore fort, la voie du ciel était désormais praticable.
Laissant quelques secondes de plus a Sen, elle sortit, se ramassa, banda ses muscles et s'éleva haut dans le ciel, déserté par les oiseaux. Même les vautours n'osaient pas encore faire des ronds pour repérer d'éventuels repas au loin. Elle était maîtresse de son élément, rien ni personne ne viendrait la déranger pendant sa mission, pour une fois.
Se concentrant, elle repéra la féline, et vira silencieusement sur la gauche pour la suivre. Rien ne paraissait la menacée, mais pas ce temps, on ne savait jamais ce qu'il pouvait arriver, elle ne relâcha donc pas sa concentration pour le moment.
Comment allait se passer leurs futurs, maintenant? La louve devrait elle continuer de la surveillée en cachette, ou pourraient-elles se voir sans s'entre tuer? Fronçant les sourcils, elle décida de s'écarte de ses pensées noires.

Sen savait que la louve la suivrait. Du moins, elle avait espéré que ça ne soit pas le cas, mais elle entendit ses ailes, cette fois, que le vent caressait pour lui permettre de planer. Elle la suivait de loin, mais l'ouïe de la tigresse ne trompait pas. Ce bruissement, elle l'avait en effet déjà entendu, maintenant qu'elle y songeait. Serrant les crocs, elle se retint de se retourner et accéléra son pas de course. Il était impossible de semer quelqu'un dans les airs, et elle le savait très bien... Mais il était cependant possible de lui bloquer la vue. Le désert avait été en grande parti traversé avant qu'elle ne s'abrite. L'abri des arbres n'était plus très loin...
Les larmes coulaient sur ses joues malgré elle. La colère prenait le dessus sur son désarrois, et ses griffes labouraient le sol avec rage, mais ça ne suffisait pas à calmer sa peine et son trouble. Elle était complétement perdue. Elle savait qu'elle n'aurait jamais du s'éloigner de son clan, car cela s'était finalement retourné contre elle, et son armure de froidure ne serait plus jamais aussi aisé à porter qu'il ne l'avait été jusque là. Cette foutue Sortiarus l'avait bouleversé. Mais peut-être était-ce seulement son don finalement? Savoir comment la blesser?
Rah peu importait! Le mal était fait, il fallait qu'elle cicatrise, et qu'elle rentre au plus tôt. Un instant, elle voulut hurler contre celle qui la poursuivait que sa "mission" était achevée, qu'elle pouvait partir, et surtout, qu'elle avait la possibilité de retourner dans son clan de fous, mais elle continua de courir. L'envie de s'arrêter la prit, par manque de force, car ses pattes lui faisaient mal et son souffle se faisait rauque, mais elle continua.

Il ne fallait pas se retourner. Cette histoire était derrière elle. Elle avait construit un avenir. Si sa mère aurait réellement voulu d'elle, elle l'aurait abandonné directement devant le bon clan. Non. Elle ne l'avait pas fait. C'était elle qui avait scellé leur destin. Comment une gamine aurait-elle pu trouver le bon chemin dans cette forêt immense? Alors qu'elle songeait à ladite forêt, elle la pénétrait justement et slalomait entre les troncs. Demona ne pouvait plus suivre du ciel. Si elle voulait la voir, elle devrait prendre le risque de descendre sur terre... Et Sen l'y attendait. Elle s'était arrêtée, essoufflée, et se masquait dans la végétation qui épousait son pelage. Si la louve la suivait encore ici, elle la recevrait comme il se doit...

Grommelant, la louve se posa a la suite de la tigresse, ces pattes ondoyant sous le choc de la rencontre avec la terre ferme. Mais elle n'entra pas tout de suite sous le couvert des arbres, respirant l'air pur sans sables. Toussant, elle s'assit et observa. Quelque chose clochait, elle le sentait. Poussant un soupire de résignation, elle se leva, et s'enfonça de quelques mètres sous les bois, avant de s'arrêter de nouveau.

Laissant ses yeux se faire a la lumière plus sombre qu'en plein savane, elle savoura l'air légèrement humide. Comme chez elle. Elle écoutât, et sentit l'air, pour détecter l'éventuelle présence de sa protégée. Ne la trouvant pas, elle continua d'avancer lentement; elle ne pouvait pas être partie bien loin. Regardant autour d'elle, elle s'arrêta quand elle entendis un craquement, se figeant, et se détendant par la suite en voyant un simple lapin détaler. Se détendant, elle continua son chemin sans plus se méfier de ce qui l'entourait. Elle ne craignait rien, et encore moins personne. La seule personne capable de la blessée a mort, était celui qui était son meilleur ami. Seul sa trahison, la ferait souffrir.

La louve avait finalement atterri à sa suite. La tigresse ne s'était pas trompée. Elle la suivait. Quoi de plus frustrant que d'être espionnée? Retenant un grondement, elle se ramassa sur ses pattes et observa la Sortiarus entrer un peu plus dans la forêt qui séparait leurs clans. Un lapin la fit tressaillir... Etait-elle nerveuse? Un sourire mauvais apparut sur les babines de Sen ; sourire qu'elle refoula immédiatement. Son attitude ne lui plaisait pas. Elle agissait sous l'effet de la colère, du trouble, de la tristesse refoulée. Rageant, elle se releva et retint son envie de bondir sur la louve et d'engager un combat qui la démangeait. Sortant de son abri, elle se mit en évidence sur le chemin de terre, derrière la louve.

-Qu'est-ce que tu fais encore là?

Grommela-t-elle froidement.

-Je croyais que ta mission était finie. Ou peut-être m'as-tu simplement mentie?

Elle voyait déjà la bestiole lui répondre quelque chose du type "tu aimerais hein?" mais ce serait de trop. Ses nerfs étaient difficiles à contrôler après ce qu'il s'était passé. Certes, son entrainement de gardienne lui avait appris à rester maître de ses émotions, mais cette créature était allée trop loin. Qui plus est, elle venait d'un clan ennemi et ne cessait de la suivre. Que fallait-il de plus à Sen comme raison pour l'attaquer? Une parole, une seule, mal tournée, et elle l'attaquerait. Elle avait cependant refusée la chance de la prendre par surprise - Sen n'était pas une traitre.

-Tu n'as plus aucune raison de me suivre.

Ses yeux s'embrasaient avec colère. Statique, elle observait d'un regard brûlant de haine celle qui avait semé le doute en elle. Comme si elle avait besoin de ça!

« -si j'avais mentit, tu ne serais qu'une inconnue pour moi. Les inconnus m'importe peu. Ta méfiance te mène sur le doute, et pourtant je ne te mens pas, même si tu l'aurait préférer. Ne remet pas sa en doute, s'il te plait. Quand a ma mission, sa date de fin ne te regarde pas. On m'as donner un travail a faire, je le terminerai, même si une ado paumée me met des battons dans les pattes. Je n'ai pas offert quelques années de ma vie pour veiller sur toi, afin que tu me rejette, ou me crache ta haine au visage. »

Elle grommela, elle aussi. Sa c'était le toupet! La croyais elle insensible? On ne reste jamais insensible face a l'être que l'on surveille autant de temps. On s'y attache, même s'il ne sait pas qu'on veille sur lui. Et s'il fallait a Démona, éconduire la jeune tigresse pour qu'elle le comprenne, elle n'hésiterait pas une seconde. Qui était-elle pour piétiner le travail de ces dernières années?
Elle ne c'était pas encore retournée pour faire face a Sen, et corrigea sa position pour fixer son regard empli d'émotions diverses dans celui de Sen. La colère face aux réactions stupide de celle a qui elle consacrait la plupart de son temps, et peu être la tristesse d'être rejetée.

« -En agissant comme tu le fait, en me considérant comme ennemie simplement a cause de mon clan, tu agis comme ton abruti de père. Discriminant pour l'apparence, et non la personne. »

Sen gronda. Cette fois s'en était trop! Pour qui se prenait cette abrutie de canidé?! Pour OSER la comparer à son père?! Elle n'en savait rien! Elle ne la connaissait pas! Ce n'était certainement pas parce qu'elle était Sortiarus qu'elle lui en voulait, sans quoi cela ferait bien longtemps qu'elle se serait jeté dessus et l'aurait bouffé! NON! ... Non. Si elle la détestait, c'est parce qu'elle l'avait bouleversé. Parce qu'elle s'était introduite dans sa vie privée et y restait accrochée comme une sangsue. De sa posture d'attaque, prête à bondir, Sen se releva, ferma les yeux le temps d'un soupire, pour se calmer, et jeta un regard qui aurait pu assassiner une proie sur place. Son regard était froid, mauvais, et balaya son ennemi d'une façon glaciale.

-Tu crois sincèrement que ta comparaison stupide est justifiée? Si j'étais comme mon père, cela fait bien longtemps que tu aurais tes belles et tendres ailes amochées. Au mieux, je t'aurais laissé crevée dans la tempête lorsque tu as cherché à me rejoindre. Alors arrêtes avec tes belles paroles qui tentent de m'entailler davantage, ça n'a rien à voir. T'as beau être une Sortiarus, je n'en ai franchement rien à foutre. Et je crois bien que ta mission me regarde, puisque c'est moi que tu colles aux basques. Quant à l'ados pommée, elle ne l'était pas avant que tu viennes foutre ta merde dans sa vie. Vous, les Sortiarus, vous n'êtes bon qu'à ça, et tu as beau vouloir rejeter ton clan, tu en fais partie malgré tout. Que c'est beau, une louve ailée qui ne supporte pas son propre clan. Tu me donnerais presque mal au coeur! Si tu n'y es pas à l'aise, rien ne t'empêche de partir!

Cracher son venin ne la menait à rien, et elle le savait très bien. Mais elle n'avait pas envie de prendre sur elle. Elle préférait invectiver la louve plutôt que l'agresser, et au point où ses nerfs en étaient, il n'y avait aucune autre option. C'était soit péter un câble une bonne fois pour toute, soit frapper sur quelque chose pour défouler sa rage, et il n'y avait meilleure cible que la louve noire qui lui faisait face. Pour qui se prenait-elle? Ce n'était qu'un job pour elle?! S'infiltrer dans la vie des gens ne les concernait peut-être pas?! Inspirant une bouffée d'air pour se calmer, Sen reprit d'une voix éteinte mais plus calme:

-Maintenant que tu m'as tout dit, tu devrais aller dire à ma mère, si elle s'en soucie toujours réellement, que je suis en vie, que je vais bien, et que je n'ai plus besoin de toi. D'autres nécessiteront probablement ton travail d'espion.

« -ton père, lui, ne t'as pas fais de mal physiquement. »

La louve commençait sérieusement a en avoir marre, de cette gamine qui croyait qu'elle veillait sur elle seulement par ordre de mission. Non! C'était bien son temps libre qu'elle sacrifiait pour elle.

« - ta mère sais déjà que tu es en vie et que tu va bien. Mais je n'obéis plus par mission. Je fait sa sur mon temps libre. On s'attache vite, a ceux pour qui on a ordre de se battre s'il le faut. De plus, j'ai pas que sa a faire de t'entailler, tu le fait bien assez seule. J'aurais bien dis que tu es abrutie, toit aussi, mais sa aurait été de trop. »

Démona se ramassa sur elle même, prête a se défendre s'il le fallait. Le rouge de ses yeux ce fonça, mais la colère n'était pas assez présente pour qu'il vire totalement au noir. Ainsi donc, Sen menaçait ses ailes? Le sourire carnassier de la louve montra qu'elle ne se laisserait pas malmenée par une novice.

« -oh, je te dois une dernière réponse. Je suis dans mon clan, seulement pour avoir une chance d'exterminé la race humaine. Maintenant, décide toi. Soit tu me taille en pièce, ou plutôt tente, soit tu te calme, & on reprend notre route comme si de rien n'était. »

Ouvrant ses ailes largement autour d'elle, elle resta immobile. Ces dernières ne servait pas seulement a voler, mais a se battre aussi. Tout comme ses bracelets a piques. La tigresse était bien armée, de dents et de griffes, elle n'aurait donc aucun scrupule a retourné ses ornements contre elle.

Sen savait qu'elle avait ses chances. Elle était peut être jeune, mais elle avait un avenir prometteur car elle était l'une des meilleurs novices des gardes, et elle était physiquement deux fois plus imposante que la frêle louve face à elle, si on omettait ses ailes. Ses griffes étaient d'ailleurs plus tranchantes que les siennes, et ses crocs deux fois plus gros. Elle mesurait l'ampleur du combat cependant, en sachant très bien que les ailes et les piques de la louve seraient redoutables et pourraient gravement la blesser, sans compter les années d'expérience qu'elle avait en plus, même si elle était espionne et non garde. Etait-ce toutefois utile d'en arriver là? Elle était énervée, haineuse, mais la louve avait-elle réellement fait du mal? Quelque part, oui. Mais d'un autre côté, ses intentions ne semblaient pas mauvaises... Quoi qu'un Sortiarus n'est pas fiable, elle l'avait déjà constaté...

-Tu parles! Il m'aurait volontier tué! Et franchement, je préfère une bonne douleur physique à une douleur morale qui reste gravée quoi que tu fasses!

La féline gronda contre elle-même. Bah, cette douleur n'était que superficielle. Cette abrutie de louve l'avait ranimée, mais elle s'éteindrait. Elle repartirait. Le canidé continua son explication, comme quoi elle s'était attachée à la tigresse, la traitant d'abrutie au passage. Sen grogna. Elle lui jeta un regard sévère, se retenant de répondre. Alors elle s'était "attachée"? Attachée à quoi? A voir une tigresse dû au du ciel? Elle ne la connaissait pas, ce n'était donc certainement pas à elle qu'elle avait prit goût, si l'on puis dire.

-Oh, je sais que je suis d'une beauté resplendissante, mais de là à t'attacher... Ironisa la tigresse. Tu ne connais rien de moi, si ce n'est un passé qui n'a plus rien à voir avec ce que je suis devenue. Comment pourrais-tu t'attacher?!

Après avoir sourit à pleine dent, la louve lui parla de son projet pour anéantir les humains. Tiens, elle y avait pensé récemment, mais n'en avait pas pour autant souhaiter leur mort à tous. Demona lui proposa alors un choix. Se relevant, un air de défi dans le regard, elle répondit:

-Nos routes se séparent ici. Reprends la tienne! Mais n'espère pas une fois de plus me suivre... Avertit-elle, se penchant en avant, sa queue fouettant l'air, en guise d'avertissement.

Démona baissa la tête, laissa retomber ses ailes le long de son corps. Les yeux rivés au sol, entés par la tristesse, elle souffla tout bas:

« -tu ne comprendra jamais. »

Elle émis un bruit étrange, comme une plainte. Pour la tigresse, elle c'était contentée de la suivre de loin, mais elle l'avait aussi protéger de certaines âmes mal intentionnée sans que celle-ci s'en rendent compte. Elle c'était battu pour elle, et avait même fait verser son sang, mais la féline se murait dans sa douleur et refusait d'ouvrir les yeux.
Elle ferma les yeux et les serra fort, pour endiguer le flux de larme qui menaçait de coulé. La colère passée, c'était la tristesse qui menaçait de l'envahir.
Ouvrant les yeux soudainement, elle fixa sa protégée dans les yeux, se retourna, et sortit de la forêt pour aller s'étendre sur le sable, le vent la balayant. Elle ne risquait plus rien, et au moins, le bruit de la houle couvrirait les bruits incontrôlés qui s'échappaient de sa gorge, qu'il soit sanglot, plaintes sourdes et gémissement de douleurs.
Longtemps, la grande louve n'avait pas ressentit ce mélange détonnant. Depuis la mort de ses parents, peu être. Et elle avait tout fait pour se préservée de sa. mais Perdre la tigresse, même si elle ne lui avait jamais parler, lui arracherait sa dernière bouée. Son dernier repère. La seule habitude qu'elle avait, la seule personne qu'elle surveillait pendant ses temps libres pour prendre soin d'elle.

La réaction de la tigresse la laissa d'abord de marbre. "Tu ne comprendras jamais"... En même temps, avait-elle simplement envie de comprendre? Qu'on l'espionne comme ça, ce n'était pas acceptable. N'importe qui l'aurait très mal prit, elle en était certaine. C'est donc avec un regard froid qu'elle balaya des yeux sa vis-à-vis, jusqu'à ce que celle-ci fasse volte face et s'éloigne s'allonger dans le sable, son poitrail pris de secousses, comme si... comme si elle ressentait de la peine! Pour le coup, Sen se sentit déboussolée. C'était incompréhensible. De toute manière, les Sortiarus étaient incompréhensibles! Grondant, elle se tourna pour reprendre son chemin, mais à peine fit elle trois pas que des questions l'envahir. Demona jouait-elle la comédie pour qu'elle baisse sa garde? ça ne semblait pas crédible... Etait-elle réellement triste? Bizarre... Incompréhensible, vraiment.
La tigresse s'arrêta, fixant le sol, puis ayant un regard vers l'arrière, sans se retourner pour autant.

Demona ne lui avait jamais fait de mal. Elle l'avait espionné, certes, et ça lui fichait un sacré coup au moral d'un coup, mais elle ne l'avait jamais blessé, et avait été engagée pour surveiller que personne ne l'attaque, pour sa sécurité donc. Pouvait-elle réellement la laisser pleurer sans chercher à comprendre?
Feulant contre elle-même, elle revint sur ses pas. Lentement, elle s'aventura à l'extérieur de la forêt pour s'adressa à Demona, calmement, bien qu'encore froidement:

-Personne ne digérerait bien d'avoir été espionné, comprends-le. Je suis assez grande pour me débrouiller seule maintenant. Et que veux-tu que je comprenne? Que c'est devenu une habitude? On perd vite les habitudes, tout comme on console ses peines. Tu auras d'autres missions en tant qu'espionne, et tu m'auras bien vite oublié.

Elle ne savait pas trop si elle se voulait réconfortante ou fixer les choses une bonne fois pour toute. Maintenant qu'elle avait rencontré la louve, elle était curieuse de comprendre, de la connaitre un peu mieux. Elle s'était entraidée lors de la tempêté, s'était tout de même inhabituel. Et plus rien ne serait pareil désormais. Elle en avait soudainement trop appris. Fallait-il donc couper définitivement les ponts ou chercher à la revoir? ... De toute façon, elle serait amené à retourner dans son clan de naissance, elle le sentait... Ce n'était qu'une question de temps.

Quand Démona s'aperçut que la tigresse était revenue la malmenée, elle ne pu empêcher un grognement de menace monter dans sa gorge.

« - sa n'était pas une habitude. C'était une des rares preuves de ma conscience. J'ai tuer mon temps libres pour te protégée. J'ai éliminer des animaux, pour te protégée, et fait couler mon sang. Le peu de temps, auxquels j'aurai pu me consacrée a ma vie, je l'ai passé a m'assurer que tu allait bien. Alors ne vient pas me dire, que c'était une simple mission et que je t'oublierais! »

Elle se releva vivement, se retenant de ne pas montrer les crocs, bien qu'elle soit hérissée, et continua sa tirade :

« -tu pense être la seule a avoir perdu des plumes dans cette histoire? Détrompe toi! Arrête de t'écouter, et regarde autour de toi bordel. Peu être m'accuse tu de t'avoir blessé, ou avoir foutu le bazars dans ta vie, mais tu t'es bien rattrapée, t'en fait pas! »

Tournant les talons, la louve secoua la tête, comme si elle était attaqué par des mouches. Elle ferma les yeux, planta les griffe dans le sol, et se retint de chargé. Ce n'était pas le moment de céder a sa colère débordante. L'une d'entre elle finirait grièvement blessée, si l'affrontement venait a se déclarait.